3 millions en Espagne!

Bonjour, je suis Gabrielle, nouvelle contributrice du blog 3 millions. Je suis une journaliste freelance basée à Barcelone. Ma spécialité est la politique internationale et je découvre avec enthousiasme les liens entre économie locale et politique à grande échelle. J’adore rencontrer de nouvelles personnes, découvrir leurs projets, leurs histoires et leurs idées. Partir à la rencontre des micro-entreprises espagnoles est un challenge passionnant que je partagerai avec vous sur ce blog, en espagnol et en français. 

Lien vers l’article en espagnol

Les TPE sont aussi très présentes en Espagne, et même plus qu’en France ! En Janvier 2019, on comptait 3,2 millions de micro-entreprises en Espagne.

En comparaison avec l’Europe, l’Espagne est un pays où l’entreprise moyenne a un nombre de salariés relativement faible. Une entreprise espagnole compte en moyenne 4,7 travailleurs, alors que la France en compte 5,7, le Royaume Unis 11 et l’Allemagne 11,7. Les TPE représentent 94% des entreprises espagnoles mais seulement 31% de l’emploi en Espagne.

·       Des entreprises touchées par la précarité

L’Espagne souffre beaucoup plus que la France du chômage et de la précarité de l’emploi. Il y a presque deux fois plus de chômeurs en Espagne qu’en France. Au troisième trimestre de 2020, le taux de chômage en France était de 9% de la population active pour 16% en Espagne.

Plus de 3 millions de salariés gagnent moins de 1.000 euros nets par mois, il y a de plus en plus de travailleurs pauvres. La majorité de ces salariés viennent de micro-entreprises, alors que à l’inverse, parmi les travailleurs qui gagnent plus de 3.340 euros nets par mois, seuls 12% travaillent dans des micro-entreprises.

Les TPE, même si elles sont aidées par l’État, sont généralement considérées comme un frein à l’économie espagnole car on juge qu’elles ne sont pas assez productives et trop instables. Beaucoup d’experts pensent, par exemple, que les aides accordées aux TPE ne les encouragent pas à grandir et qu’il faut y remédier.

Pourtant continuer à penser que les TPE sont instables et fragiles n’encourage pas leur financement, ce dont elles ont fortement besoin.

·       Covid et digitalisation

Le Covid a bien évidemment particulièrement touché les micro-entreprises, le nombre de TPE inscrites à la sécurité sociale espagnole a diminué entre janvier et mai 2020.

La digitalisation a aussi beaucoup fait débat en Espagne. Les TPE ont été encouragées à se digitaliser et il y a eu une montée du e-commerce, notamment pendant les mois de confinements stricts début 2020. Cependant, seules 10% des TPE espagnoles vendent à travers un site internet, on est donc très loin de la majorité. De plus, la digitalisation n’est pas forcément utile à tout type d’entreprise sur le long terme.

·       Les femmes ont une place prépondérante dans les micro-entreprises

Le côté négatif, c’est que les femmes souffrent plus que les hommes de la précarité de l’emploi et des bas salaires. Parfois la solution qui s’impose est de créer soi-même sa source de revenu. Le bon côté, c’est que les femmes espagnoles sont particulièrement innovantes, elles sont à l’origine de 43% de la création d’entreprises, contre 39% en France, et 36% et 32% respectivement en Italie et au Royaume-Unis.  

En revanche, les hommes espagnols sont à l’origine de la création de 71% des entreprises de plus de 4 salariés. 

Prochainement, nous publierons des portraits de TPE espagnoles pour vous montrer de l’intérieur leurs histoires, leurs idées et les challenges auxquels elles font face. N’hésitez pas à nous contacter si vous êtes vous-même micro-entrepreneur ou si vous avez des idées à partager !