Martine a été consultante RH pendant 12 ans. Son activité a bien marché et les contrats se sont enchainés naturellement, sans qu’elle ait à faire d’efforts particuliers en stratégie ou en communication. Cependant, faute de nouveau clients, elle a fermé son entreprise en 2019. Aujourd’hui, Martine est salariée pour une association et en est satisfaite. Elle a réussi à garder un pied dans l’entreprenariat et travaille une journée par semaine avec des clients extérieurs.
Activité : Consultante RH
Plus grande peur : Faire des choses pour la première fois pour mes clients
Besoin au moment de l’arrêt : De nouveaux contrats
Votre botte secrète : Avoir un bon relationnel et être à l’écoute de mes clients
Idée pour aider les micro-entreprises : Ne pas trop hésiter à se lancer mais ne pas faire de choses absurdes
Comment as-tu lancé ton activité ?
Je venais de quitter mon dernier emploi et je comptais retrouver du travail en tant que salariée. Cependant, étant enceinte, je me suis rendu compte que ce serait difficile. Je ne voulais pas attendre sans travailler et j’ai donc réfléchi à une idée que j’avais depuis quelque temps. Je savais que certaines entreprises ont des besoins en ressources humaines mais n’ont pas la capacité d’employer une DRH, ils ont donc besoin des services d’un consultant. J’ai fait un stage de création d’entreprise un jour par semaine et cela m’a apporté mon premier client.
Quelle était ta stratégie ?
Je n’avais pas vraiment de stratégie. Je jaugeais simplement mon chiffre d’affaire et ce qu’il fallait que je mette dans ma trésorerie. Je ne faisais pas partie de réseaux mais cela ne me manquait pas particulièrement. Mes clients étaient satisfaits et parlaient de moi, cela se faisait beaucoup au bouche à oreille. Cependant, je me donnais les moyens de réussir, j’étais très attentive aux besoins de mes clients et je savais saisir les opportunités.
Par exemple, je suis partie rencontrer le patron d’une entreprise à Londres avec qui on m’avait mise en contact. Il devait venir à Paris mais mettait beaucoup de temps, j’ai donc proposé de venir moi-même en Angleterre. Je n’avais pas un très bon niveau d’anglais et je me suis préparée en prenant des cours. A ce moment-là, je suis vraiment sortie de ma zone de confort. Il aurait pu trouver mille autres cabinets RH plus compétents que moi mais j’ai décroché un de mes meilleurs contrats parce que j’étais là au bon moment.
Quelle a été ta plus grande satisfaction ?
Je suis fière d’avoir développé mon activité économique pendant 12 ans alors que rien à l’origine ne me poussait vers l’entreprenariat. Mon entourage ne m’a ni encouragée ni découragée, la plupart étaient dubitatifs mais se disaient « pourquoi pas ? ». Je viens d’une famille où presque tous sont salariés et je n’avais pas imaginé créer mon entreprise. J’ai réussi à transformer une contrainte en opportunité.
Quelle était ta plus grande peur ?
Ne pas faire assez de chiffre d‘affaire, évidement, mais aussi de faire des choses inconnues pour mes clients. Par exemple, mener une enquête de harcèlement était quelque chose que je n’avais jamais fait lorsqu’une entreprise me l’a demandé la première fois. Finalement, on apprend et on se forme par l’expérience.
Pourquoi as-tu été contrainte de fermer ?
J’ai eu une baisse de chiffre d’affaire qui a duré et même sans déclarer de gain, je devais continuer à payer les charges, j’ai donc dû fermer l’entreprise. Je n’avais pas assez de réserve.
Est-ce un regret ?
J’aurais sans doute pu continuer si j’avais davantage développé l’aspect commercial. J’aurais gagné à être dans des réseaux de dirigeants de PME pour leur présenter mon activité par exemple. Mais ce n’est pas vraiment un regret car j’ai rebondi.
Quelle est ta plus grande force ?
J’ai foncé ! Je n’ai pas trop réfléchi, je l’ai tenté et j’ai vu que je pouvais y arriver. Je pense qu’il ne faut pas trop hésiter mais ne pas faire des choses absurdes évidement. J’ai aussi un bon relationnel, j’ai eu un très bon contact avec tous mes clients.
Qu’est-ce que tu aimais particulièrement dans l’entreprenariat ?
J’aimais la liberté que j’avais dans mes relations professionnelles. Il y avait aussi beaucoup de diversité dans mon quotidien, j’ai travaillé avec des entreprises variées, aux problématiques propres. J’ai fait beaucoup de découvertes et cela m’a énormément plu.
Comment vit-on le retour au salariat ?
Au début, c’est étrange, on redécouvre le salaire qui tombe « sans effort » ou préoccupation mais on perd la pluralité de clients. J’avais peur de m’ennuyer mais ce n’est pas le cas. J’ai réussi à conserver une journée par semaine dédiée à travailler avec des clients extérieurs pour lesquels je suis également salariée.
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